Blog di FORMAZIONE PERMANENTE MISSIONARIA – Uno sguardo missionario sulla Vita, il Mondo e la Chiesa MISSIONARY ONGOING FORMATION – A missionary look on the life of the world and the church
On associe rarement la foi à un lieu, ou alors au cadre sacré d’une église. Mais le contexte beaucoup plus quotidien de la table est en réalité un des espaces essentiels où la foi fleurit. C’est devant une table qu’on célèbre le sacrement du Repas du Seigneur, et c’est autour d’une table que les chrétiens partagent l’agape.
Les Évangiles montrent souvent Jésus à table: lors du premier «signe» à Cana de Galilée (voir Jn 2,1-11) ou du dernier repas avec ses disciples (voir Mt 22,14-23). Mais aussi dans des circonstances plus ordinaires: lors du banquet où l’invite cet homme passé d’une vie de péché à la suivance du Christ (voir Mt 9,9-13); dans la situation joyeuse d’une amitié partagée (voir Lc 10,38-42); au moment de recevoir, dans la maison d’un pharisien, les signes d’affection d’une prostituée (voir Lc 7,36-50). Par ailleurs, Jésus dresse lui-même la table dans le désert pour les foules affamées qui le suivent (voir Mc 6,3-44) et, en tant que Seigneur ressuscité, il rassasie ses disciples de poisson grillé et de pain (voir Jn 21,9-14).
La table doit avoir été à ce point chargée de sens pour Jésus que ses premiers disciples y manifestaient eux aussi leur différence chrétienne : «ils rompaient le pain, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité de cœur» (Ac 2,46). Lorsqu’ils se retrouvaient à table, les premiers chrétiens écoutaient la Parole et rappelaient les paroles de Jésus. La table, pour eux, était la table de la Parole, cette dernière devenant nourriture pour leur foi. Mais à table les premiers chrétiens n’écoutaient pas seulement la Parole de Dieu et les paroles de Jésus: ils faisaient aussi mémoire du Seigneur à travers la célébration de l’eucharistie. Par les signes du pain rompu et du vin partagé, ils participaient à l’événement pascal et étaient transformés dans le corps même du Christ. À cette table, qui n’est autre que celle de la Parole «précipitée» en eucharistie, c’est toujours le Seigneur qui appelle et bouleverse les siens par son corps, son pardon, son ivresse.
Mais ce n’est pas tout: cette table des premiers chrétiens est aussi celle de la fraternité, de la communauté, du partage. Là, «tout était commun» (Ac 4,32), et personne ne restait esclave du besoin. Dans cette fraternité vécue, toute personne rencontrée devient signe de la présence du Christ. Oui, la Parole, l’eucharistie, le frère: trois réalités partagées autour d’une même table qui toujours alimentent notre foi.
Article d’Enzo Bianchi
Panorama, mai 2014
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